La perception de l’effort dans les neurosciences et l’économie
Les domaines des neurosciences et de l’économie analysent souvent l’effort comme une dépense que les individus cherchent à diminuer. Par exemple, ils ont tendance à privilégier un effort physique plutôt qu’un effort intellectuel.
Daniel Kahneman, psychologue et lauréat du prix Nobel d’économie en 2002, a conceptualisé cette notion en établissant deux modes de pensée qui interviennent dans le processus de jugement et de prise de décision : la pensée rapide et intuitive (qu’il désigne par « système 1 ») et la pensée analytique et rationnelle (qu’il nomme « système 2 ») qui n’est mobilisée que lorsque la pensée intuitive ne suffit pas.
Erik Bijlevel et son équipe de la Radboud University aux Pays-Bas ont décidé d’explorer l’idée que l’effort intellectuel peut être perçu comme désagréable. Pour cela, ils ont passé en revue des études préexistantes qui se penchaient sur la corrélation entre l’effort mental (pendant des activités cognitives) et des sentiments négatifs (tel que l’irritation, la frustration, etc.).
En tout, ils ont examiné 170 études, impliquant 4670 participants issus de divers milieux (professionnels de la santé, militaires, sportifs amateurs, étudiants, etc.) et provenant de 29 pays. Ces études se basaient sur 358 tâches différentes, allant des tests d’équipement, à la réalité virtuelle ou encore à la performance cognitive. Toutes ces recherches utilisaient l’Indice de charge de travail de la NASA pour évaluer les expériences d’effort et de ressenti négatif.
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