Impact de la consommation élevée d’additifs alimentaires sur la santé
Les travaux de recherche récents mettent en évidence un lien entre une consommation importante de certains aliments et une augmentation du risque d’obésité, de mortalité et de maladies chroniques (maladies cardiovasculaires, diabète de type 2, cancers…).
Les émulsifiants dans notre alimentation
Les émulsifiants sont parmi les additifs les plus régulièrement utilisés dans les produits alimentaires industriels. Ils sont fréquemment ajoutés aux aliments transformés et empaquetés comme certaines pâtisseries, gâteaux et desserts industriels, glaces, barres chocolatées, pains industriels, margarines et plats préparés, dans le but d’améliorer leur aspect, leur goût, leur texture et leur durée de conservation.
Les études suggèrent qu’ils pourraient perturber le microbiote intestinal et augmenter le risque d’inflammation, conduisant à une susceptibilité potentiellement accrue aux problèmes cardiovasculaires.
Évaluation des liens entre additifs alimentaires et risques cardiovasculaires
Pour évaluer les liens entre l’exposition à ces additifs et le risque de maladies cardiovasculaires, Laury Sellem et Mathilde Touvier de l’Université Sorbonne Paris Nord, en collaboration avec plus d’une vingtaine de collègues, ont analysé les données de 95 442 Français qui ont participé à l’étude NutriNet-Santé entre 2009 et 2021, en prenant en compte plusieurs facteurs de risque connus pour les maladies cardiovasculaires.
Après un suivi moyen de 7 ans, une association a été observée entre des apports plus élevés de différents types d’émulsifiants et ces maladies.
Consommation élevée de certains émulsifiants et risques cardiovasculaires
Des apports plus élevés en celluloses totales (codes E460 à E468) étaient associés à des risques plus élevés de maladies cardiovasculaires. Cette association était spécifiquement observée pour les apports en E460 (cellulose microcristalline, cellulose en poudre) et E466 (carboxyméthylcellulose).
« Les additifs alimentaires sont identifiés dans la liste des ingrédients par un code fixé au niveau européen qui se compose de la lettre “E”, suivie d’un numéro permettant d’identifier facilement la catégorie. Par exemple, E100 pour les colorants, E200 pour les conservateurs, E400 pour les émulsifiants et agents de texture », précise le communiqué de l’Inserm.
Des apports plus élevés en monoglycérides et diglycérides d’acides gras (E471 et E472) étaient associés à des risques plus élevés pour toutes les pathologies étudiées. Parmi ceux-ci, l’ester lactique des monoglycérides et diglycérides d’acides gras (E472b) était associé à des risques plus élevés de maladies cardiovasculaires et de maladies cérébrovasculaires, et l’ester citrique des monoglycérides et diglycérides d’acides gras (E472c) était associé à des risques plus élevés de maladies cardiovasculaires et de maladies coronariennes.
Une consommation élevée de phosphate trisodique (E339) était également associée à un risque accru de maladies coronariennes.
Aucune association pour d’autres émulsifiants
Aucune association n’a été détectée dans cette étude entre les autres émulsifiants et l’apparition de maladies cardiovasculaires.
Des études supplémentaires à grande échelle sont nécessaires pour confirmer ces résultats, soulignent les chercheurs.
Plusieurs autorités de santé publique recommandent de limiter la consommation d’aliments ultra-transformés afin de limiter l’exposition à des additifs alimentaires controversés non essentiels, rappellent-ils.
Pour plus d’informations
Pour plus d’informations, vous pouvez consulter diverses sources disponibles en ligne. Avec des sources : Inserm, BMJ. N’hésitez pas à suivre Thierry Gaillard sur nos réseaux sociaux
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