Le lien entre le syndrome de l’intestin irritable et la psychosomatique
On a souvent considéré le syndrome de l’intestin irritable comme une maladie psychosomatique, étant donné qu’aucun signe de maladie n’est observable lors de l’analyse des intestins.
Des recherches antérieures avaient déjà souligné des liens génétiques entre ce syndrome et certains troubles psychiatriques.
Une nouvelle étude norvégienne
Dans une étude récente, des chercheurs des universités de Bergen et d’Oslo en Norvège ont repéré des milliers de variantes génétiques communes entre ce syndrome et divers troubles psychiatriques.
Markos Tesfaye et Ole Andreassen, en collaboration avec leur équipe, ont passé en revue les données de plus de 50 000 individus atteints du syndrome et plus de 430 000 personnes qui n’en sont pas atteintes.
Ils ont découvert 116 nouveaux loci génomiques associés au risque de développer le syndrome. Les loci génomiques sont des emplacements spécifiques sur la séquence d’ADN qui contiennent souvent un ensemble de variantes.
Ils ont également identifié 70 loci uniques partagés entre le syndrome de l’intestin irritable et différents troubles psychiatriques.
Le rôle du système nerveux
De nombreux loci associés au syndrome de l’intestin irritable jouent également un rôle dans la régulation du système nerveux.
« Cette découverte apporte une nouvelle perspective sur l’axe intestin-cerveau et représente une avancée importante dans la recherche d’un traitement efficace du syndrome de l’intestin irritable », ont conclu les chercheurs.
« La question de savoir si et de quelle manière des problèmes intestinaux peuvent conduire au développement de maladies psychiatriques n’est pas abordée dans cet article », ont précisé les chercheurs dans leur communiqué.
« Cependant, certains chercheurs ont émis l’hypothèse que l’inflammation de l’intestin pourrait provoquer une perturbation de la barrière intestinale et une fuite de produits bactériens dans le sang, ce qui pourrait à son tour diminuer la perméabilité de la barrière hémato-encéphalique et donc affecter le cerveau », a ajouté Tesfaye. Cela pourrait faire l’objet de futures études.
Impact des différences génétiques
Les chercheurs ont également noté que des différences génétiques pourraient être à l’origine de sous-types cliniques du syndrome de l’intestin irritable. Ces découvertes pourraient contribuer à l’élaboration de traitements personnalisés.
Pour plus d’informations, consultez les sources ci-dessous.
Source : University of Bergen, BMC – Genome Medicine. N’hésitez pas à suivre Thierry Gaillard sur nos réseaux sociaux
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