Le manque de conscience des dangers du Tramadol
Même si plus de 5 millions de personnes utilisent le Tramadol, un opioïde de la même catégorie que la codéine et la morphine, l’association regrette que les dangers et les mesures de précaution liées à son utilisation soient encore largement méconnus.
Selon une étude réalisée par l’Observatoire français des médicaments antalgiques (Ofma) en 2022, 75% des personnes qui prennent du Tramadol ne sont pas au courant de la quantité maximale qu’ils peuvent ingérer par jour (400mg). De plus, 90% d’entre eux ne sont pas conscients du risque de cessation respiratoire causée par une surdose, un effet secondaire qui peut être fatal.
Les effets indésirables du Tramadol
Le Tramadol peut causer de nombreux effets secondaires indésirables. Voici une liste établie par l’association :
Dépendance
Comme tous les opioïdes, le Tramadol peut provoquer une dépendance. Cette addiction peut commencer après seulement une semaine de traitement et le risque augmente avec la durée du traitement, même si la dose recommandée n’est pas dépassée.
Sevrage
Arrêter la prise de ce médicament peut s’avérer difficile. En effet, un syndrome de sevrage ou de manque peut se produire en cas d’arrêt brusque. Ce syndrome, comparable à celui causé par l’héroïne, se manifeste sous forme de symptômes tels que l’anxiété, l’insomnie, l’agitation, les tremblements, les diarrhées, etc. Pour éviter cela, il est recommandé de réduire progressivement les doses, par étapes, sur plusieurs semaines si nécessaire, et idéalement sous la supervision d’un médecin.
Accoutumance
Un autre problème associé à une utilisation prolongée est que le Tramadol perd de son efficacité au fil du temps. C’est ce qu’on appelle l’accoutumance. Cela conduit à augmenter la dose prise pour obtenir le même effet. Un cercle vicieux se crée et l’augmentation des doses peut conduire à des surdoses involontaires, qui peuvent causer des cessations respiratoires.
Interactions médicamenteuses
De plus, il existe des risques d’interaction médicamenteuse. La Dr Maryse Lapeyre-Mestre, pharmacologue au CHU de Toulouse, indique que « la prise simultanée de Tramadol et de certains antidépresseurs peut provoquer un syndrome sérotoninergique », un ensemble de troubles potentiellement mortels.
Réduire l’usage
Le Tramadol ne devrait être prescrit que pour des indications validées. Cependant, l’enquête de l’Ofma a révélé que les patients prennent principalement du Tramadol pour trois raisons : des douleurs au dos (lombalgies), des douleurs articulaires (arthrose) ou des maux de tête (y compris des migraines).
Ces données montrent un véritable mauvais usage du Tramadol, car il n’est pas un traitement de premier recours pour les maux de dos ou l’arthrose, pour lesquels il ne devrait être envisagé qu’après l’échec des autres traitements antidouleurs. De plus, il est toujours déconseillé pour le traitement des migraines, car il est inefficace et peut favoriser d’autres types de maux de tête.
Néanmoins, « le Tramadol n’est pas un médicament à diaboliser, mais un médicament qui doit être mieux utilisé », conclut le professeur Nicolas Authier, chef du service de pharmacologie au CHU de Clermont-Ferrand et directeur de l’Ofma, cité par l’UFC-Que Choisir.
Pour en savoir plus sur le Tramadol, n’hésitez pas à consulter des ressources supplémentaires.
Source : UFC-Que Choisir. N’hésitez pas à suivre Thierry Gaillard sur nos réseaux sociaux
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