Problématique des médicaments potentiellement inadaptés
Il arrive que certains médicaments ne soient pas adaptés pour une consommation à long terme en raison de leur efficacité réduite ou du risque accru d’effets indésirables, comme l’hypotension et les chutes.
En effet, une étude menée par Solène Drusch de l’Université de Paris-Saclay et son équipe sur la base des données de l’Assurance maladie française a révélé des informations intéressantes à ce sujet. Cette étude a porté sur la prescription de médicaments potentiellement inappropriés chez 274 971 résidents en établissements pour personnes âgées dépendantes (EHPAD) et 4 893 721 personnes âgées de 75 ans ou plus vivant en communauté en 2019.
Méthodologie de l’étude
Pour réaliser cette étude, l’équipe de chercheurs a utilisé 17 indicateurs de médicaments potentiellement inappropriés tirés des critères Beers 2019 et de STOPP 2015.
Les résultats de l’étude ont montré qu’en 2019, plus de la moitié (54%) des résidents en EHPAD recevaient au moins un médicament potentiellement inapproprié, par rapport à 29% des personnes vivant à domicile.
Les médicaments concernés
En ce qui concerne les résidents en EHPAD, les médicaments les plus souvent incriminés étaient les benzodiazépines à demi-vie courte (comme le Temesta, le Xanax, etc.), les anticholinergiques, notamment l’antipsychotique chlorpromazine, et les combinaisons de médicaments agissant sur le système nerveux central (benzodiazépines, antidépresseurs, opiacés, antiépileptiques, etc.).
Chez les personnes âgées vivant à domicile, les médicaments les plus couramment retrouvés étaient les benzodiazépines à demi-vie longue (comme le Lexomil, le Valium, etc.) et la prise simultanée d’au moins deux anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS).
Les risques liés à la polymédication
Qu’elles résident en EHPAD ou à domicile, les personnes les plus à risque étaient celles qui prenaient plus de cinq médicaments par jour ou souffraient d’un trouble psychiatrique ou neurologique.
Cette étude soulève donc des questions importantes sur la prescription de médicaments chez les personnes âgées et les risques associés à la polymédication.
L’équipe de recherche était composée de Thien Le Tri, Joel Ankri, Hugues Michelon, Mahmoud Zureik et Marie Herr.
Source : Pharmacoepidemiology & Drug Safety, 60 Millions de consommateurs.
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