Le rôle de l’inquiétude dans le maintien d’un sentiment négatif
La théorie suggère que l’inquiétude génère et soutient une émotion négative qui aide à échapper, lorsque surviennent des situations défavorables, à une hausse significative de l’émotion négative ou à une baisse importante de l’émotion positive (c’est-à-dire un contraste émotionnel négatif).
D’après cette théorie, les individus atteints d’anxiété généralisée seraient davantage incités à se préoccuper de manière persistante en raison d’une sensibilité à ces contrastes. Ils choisiraient de se servir de l’inquiétude pour maintenir une émotion négative, plutôt que de vivre ces contrastes. (Qu’est-ce que l’anxiété généralisée ? Symptômes, critères diagnostiques)
La théorie propose également que l’évasion des contrastes négatifs amplifie l’inquiétude, poussant l’individu à rester dans un état négatif permanent et à se sentir menacé lorsqu’il se trouve dans une humeur positive durable.
Validation du modèle par une étude
Des scientifiques du département de psychologie de l’Université d’État de Pennsylvanie, dont les recherches ont été publiées en avril 2023 dans le Journal of Anxiety Disorders, ont conduit une étude pour vérifier cette théorie.
Seung Yeon Baik et Michelle G Newman ont étudié la réaction face aux événements négatifs et la sensibilité aux contrastes émotionnels négatifs chez 36 personnes souffrant de dépression majeure et/ou d’anxiété généralisée et 27 personnes sans troubles psychopathologiques. (Qu’est-ce que la dépression majeure ou clinique [légère, modérée ou sévère] ?)
Pendant 8 jours, ces individus ont reçu quotidiennement 8 messages les interrogeant sur leurs événements négatifs, leurs sentiments et leurs pensées récurrentes. Ils ont également passé différents tests psychologiques.
Dans les trois groupes, une plus grande inquiétude ou rumination avant des événements négatifs était liée à une moindre augmentation de l’anxiété et de la tristesse et à une moindre réduction de la joie après les événements désagréables.
Comparés aux participants du groupe de contrôle, ceux souffrant de dépression majeure et/ou d’anxiété généralisée rapportaient une préoccupation plus marquée pour le négatif afin d’éviter les contrastes émotionnels négatifs et une plus grande vulnérabilité à ces contrastes lorsqu’ils se sentaient positifs.
Les résultats confirment la pertinence du modèle et montrent que celui-ci pourrait être applicable non seulement à l’anxiété, mais aussi à l’implication volontaire dans les pensées répétitives de la rumination qui est typique de la dépression, concluent les chercheurs.
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Thierry Gaillard. Source : Journal of Anxiety Disorders. N’hésitez pas à suivre Thierry Gaillard sur nos réseaux sociaux
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