« Le manque de sommeil a des effets considérables sur nos vies quotidiennes, nous fait remarquer le professeur Morin. Il affecte notre humeur, notre concentration et notre attention. Il a également un impact sur notre mémoire, notre niveau de fatigue physique et mentale, sur la qualité de nos relations avec les autres et sur notre capacité à accomplir notre travail et nos tâches ménagères. »
Pour plus de détails, vous pouvez consulter l’article : Insomnie : les approches recommandées par la thérapie cognitivo-comportementale.
Charles Morin et son équipe ont mené une étude pour déterminer le meilleur traitement initial pour améliorer le fonctionnement diurne chez les personnes souffrant d’insomnie et le meilleur traitement de deuxième ligne pour ceux dont l’insomnie persiste. L’étude a été menée avec 211 personnes souffrant d’insomnie. Elles ont été attribuées au hasard à la thérapie comportementale ou au somnifère zolpidem (Stilnox, Sublinox …) en tant que première étape de traitement. Ensuite, ceux qui souffraient toujours d’insomnie ont reçu, en deuxième étape, le volet cognitif de la thérapie ou un traitement médicamenteux (zolpidem ou trazodone).
Dans la première phase de traitement, la thérapie comportementale et les somnifères se sont avérés tout aussi efficaces pour atténuer les effets diurnes de l’insomnie. Parmi les 168 participants qui ont terminé cette phase, environ 40% ont connu une rémission de l’insomnie, soit 36 participants sur 88 dans le groupe ayant reçu la thérapie et 29 sur 80 dans celui ayant reçu le somnifère.
La rémission de l’insomnie correspondait à un score de 8 ou plus à l’indice de sévérité de l’insomnie.
La thérapie et les somnifères avaient des effets similaires sur les symptômes dépressifs, la fatigue, la santé mentale et le fonctionnement quotidien, tout en produisant une réduction plus importante de l’anxiété. Les avantages du traitement ont été maintenus tout au long des 12 mois de suivi. L’ajout, dans la 2e phase, de l’aspect cognitif ou du somnifère trazodone (Desyrel, Trittico, Thombran, Trialodine) a apporté des avantages supplémentaires pour le fonctionnement diurne quotidien.
Alors que les somnifères et la psychothérapie ont des effets similaires, le professeur Morin estime que le traitement de l’insomnie devrait inclure une composante comportementale. « Les somnifères produisent des effets à court terme, mais dès que l’on arrête de les prendre, l’insomnie revient. Avec la thérapie cognitivo-comportementale (TCC), il faut être patient, mais les résultats obtenus sont durables. Une approche combinée pourrait être appropriée, mais il faut bien accompagner les patients car la facilité d’utilisation des somnifères peut nuire aux efforts nécessaires pour la TCC. »
Pour plus d’informations sur le traitement de l’insomnie, vous pouvez consulter les liens ci-dessous.
L’étude a été menée par Si-Jing Chen, Hans Ivers, Simon Beaulieu-Bonneau, Bernard Guay, Lynda Bélanger et Manon Lamy.
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