Une étude sur la dérégulation émotionnelle et le TDAH chez les adultes
Siham Albesisi et Paul G. Overton, chercheurs au Département de psychologie de l’Université de Sheffield au Royaume-Uni, ont mené une étude sur la corrélation entre la dérégulation émotionnelle et les caractéristiques typiques du trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) chez les adultes sans diagnostic de TDAH. Leurs découvertes ont été publiées en décembre 2023 dans la revue scientifique Advances in Neurodevelopmental Disorders.
L’étude a impliqué 1 074 participants, hommes et femmes, dont l’âge moyen était de 30 ans (656 femmes, 402 hommes et 16 personnes se définissant comme « autres »). Ils ont été soumis à deux tests spécifiques.
Les tests utilisés pour l’étude
Le premier test était l’Échelle d’auto-évaluation du TDAH chez l’adulte. C’est un outil de dépistage du TDAH qui se base sur les critères diagnostiques du trouble. Ces critères se concentrent sur les caractéristiques d’inattention et d’hyperactivité/impulsivité.
Le deuxième test était l’Échelle des difficultés de régulation des émotions. Ce dernier évalue six aspects des difficultés de régulation émotionnelle : la conscience des émotions, la clarté des émotions, l’acceptation des émotions, l’accès à des stratégies de régulation efficaces, le contrôle des impulsions face à des émotions négatives et la capacité à adopter des comportements orientés vers des objectifs en présence d’émotions négatives.
Résultats de l’étude
L’inattention était liée à tous les aspects de la dérégulation émotionnelle. L’hyperactivité/impulsivité, quant à elle, était associée à tous les aspects de dérégulation émotionnelle, à l’exception de la conscience des émotions.
Le manque de clarté émotionnelle et les difficultés à adopter un comportement orienté vers un objectif étaient des prédicteurs indépendants des scores d’inattention. La non-acceptation des réponses émotionnelles, les difficultés à adopter un comportement orienté vers un objectif, les difficultés de contrôle des impulsions et le manque de clarté émotionnelle étaient des prédicteurs indépendants des scores d’hyperactivité/impulsivité.
En somme, plus les symptômes d’inattention et d’hyperactivité/impulsivité étaient sévères, plus la sévérité de la plupart des aspects de la dérégulation émotionnelle augmentait.
Les chercheurs concluent que l’étroite association entre la dérégulation des émotions et les symptômes classiques du TDAH suggère qu’ils pourraient partager une cause commune. Par conséquent, traiter la dérégulation des émotions pourrait offrir une nouvelle approche pour gérer les symptômes traditionnels du TDAH.
Plus d’informations
Pour plus de détails sur cette étude, veuillez consulter l’article paru dans la revue Advances in Neurodevelopmental Disorders.
Cette recherche a été relayée par le site Thierry Gaillard.
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