Aphantasie et Hyperphantasie: Vivre avec l’incapacité ou supercapacité de visualiser

par | Mai 21, 2024 | Psychologie | 0 commentaires

Aphantasie, hyperphantasie : vivre avec une incapacité ou une supercapacité de visualiser

Introduction à l’aphantasie

En 2015, le psychologue Adam Zeman de l’Université d’Exeter au Royaume-Uni, avec le soutien de ses collègues, a présenté le concept d’« aphantasie ». Ce terme décrit l’incapacité ou la difficulté à créer des images mentales.

Les individus souffrant d’aphantasie ont également du mal à générer des images mentales associées à d’autres sens, comme la musique ou la texture contrastée du velours et du satin.

Depuis l’introduction de ce terme, Zeman a analysé une cinquantaine de recherches pour résumer les connaissances acquises sur l’aphantasie depuis 2015.

Répandition de l’aphantasie et de l’hyperphantasie

Depuis la première mention de l’aphantasie, des dizaines de milliers de personnes à travers le monde se sont reconnues dans cette description, selon une déclaration de Zeman. Beaucoup étaient conscientes qu’elles traitaient l’information d’une manière différente des autres, mais ne pouvaient pas expliquer comment. Certaines ont été surprises d’apprendre que d’autres personnes pouvaient visualiser des images dans leur esprit.

Des études ultérieures ont révélé que l’aphantasie affecterait environ 1% de la population, tandis que 3% seraient hyperphantasiques, c’est-à-dire capables de créer des images mentales extrêmement vivaces, qui peuvent rivaliser avec la « vision réelle ». Ces chiffres montent à 5% et 10% respectivement quand des critères d’inclusion moins stricts sont appliqués. L’aphantasie et l’hyperphantasie semblent souvent être des traits héréditaires, ce qui suggère une possible origine génétique.

Impact discret sur la vie quotidienne

Zeman souligne que, malgré la grande différence dans l’expérience subjective entre l’aphantasie et l’hyperphantasie, l’impact sur la vie quotidienne est généralement subtil. Le fait de ne pas pouvoir créer des images mentales ne signifie pas un manque d’imagination. « Ni l’aphantasie ni l’hyperphantasie ne sont considérées comme des troubles par les chercheurs. Elles sont plutôt vues comme des variations de l’expérience humaine, avec des avantages et des inconvénients plus ou moins équilibrés. Des recherches futures devraient permettre d’affiner cette compréhension. »

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Un large panel de tests standard de mémoire (à court et à long terme, verbale et visuelle) et de pensée (« cognition ») ne révèle que de légères différences, voire aucune, chez les personnes souffrant d’aphantasie.

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Thierry Gailard

Auteur

Thierry Gailard, avec son riche parcours en tant que psychologue clinicien, se présente aujourd'hui comme une voix authentique et éclairée dans le monde de la psychologie sur notre site. Fort de plusieurs années d'expérience en cabinet, Thierry a consacré sa carrière à comprendre et à soigner l'esprit humain. Aujourd'hui retraité de la pratique clinique, il se consacre à partager ses connaissances et son expertise à travers des articles accessibles et instructifs. Ses écrits s'adressent aussi bien aux novices qu'aux connaisseurs, offrant des perspectives uniques et des explications claires sur divers sujets psychologiques. De la psychologie du développement à la neuropsychologie, en passant par la psychologie sociale, Thierry Gailard aborde une multitude de thèmes avec une approche pédagogique et empathique. Son objectif est de rendre la psychologie compréhensible et utile pour tous ceux qui cherchent à mieux comprendre les processus mentaux, les émotions et le comportement humain.

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