Les travaux de recherche de John Kounios et David Rosen sur l’état de flux
John Kounios et David Rosen, chercheurs à l’Université Drexel aux États-Unis, ont collaboré avec leurs pairs pour mener une étude approfondie sur les mécanismes cérébraux et cognitifs responsables de ce qu’on appelle l’état de flux. Leurs conclusions ont été divulguées dans l’édition d’avril 2024 de la revue scientifique Neuropsychologia.
Les deux hypothèses principales expliquant l’état de flux
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La théorie de l’hyperfocalisation
La première théorie suggère que l’état de flux serait un état d’hyper-concentration qui aide à éliminer les pensées superflues et autres distractions, permettant ainsi un rendement optimal dans une tâche donnée. Dans le même ordre d’idées, une théorie connexe basée sur des études récentes en neurosciences de la créativité propose que l’état de flux se manifeste lorsque le « réseau de mode par défaut », un ensemble de régions cérébrales interconnectées qui s’activent lorsqu’un individu rêvasse ou s’interroge sur lui-même, génère des idées sous la direction du « réseau de contrôle exécutif » (situé dans les lobes frontaux) qui guide le genre d’idées produites par le réseau de mode par défaut. John Kounios compare ce processus à une personne qui « contrôle » une télévision en sélectionnant le film à diffuser.
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La théorie de l’expertise et du lâcher-prise
Une seconde théorie suggère qu’après de nombreuses années de pratique intense, le cerveau crée un réseau ou un circuit spécialisé pour générer automatiquement un type spécifique d’idées avec un minimum d’effort conscient. Cette théorie prétend que le réseau de contrôle exécutif diminue sa supervision, permettant ainsi à l’individu de « lâcher prise » et à ce circuit spécialisé de fonctionner en « pilote automatique » sans interférence. Selon cette hypothèse, ceux qui manquent d’expérience dans une activité donnée ou qui ont du mal à lâcher prise auraient moins de chances d’expérimenter un état de flux créatif profond.
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