L’importance des hormones

Chez les hommes, le niveau de testostérone affecte la perception de la température externe. C’est pourquoi les hommes plus âgés ont tendance à ressentir plus intensément le froid que leurs cadets, étant donné que le niveau de testostérone diminue avec l’âge.

En ce qui concerne les femmes, l’œstrogène contribue à l’épaississement du sang, rendant sa circulation vers les extrémités plus difficile. Il a été démontré par une étude que la température des mains chez les femmes est en moyenne 1,6°C plus basse que chez les hommes. L’œstrogène a aussi un impact sur le centre de thermorégulation cérébral situé dans l’hypothalamus.

De plus, la libération de progestérone pendant l’ovulation contribue à l’augmentation de la température interne, allant de 0,3°C à 0,7°C, rendant le corps plus réceptif au froid externe. Une observation similaire est faite chez les femmes qui prennent la pilule contraceptive.

L’impact du métabolisme

La masse musculaire, qui produit de la chaleur, a également un impact sur la perception de la température. Les femmes ont généralement moins de masse musculaire.

Le métabolisme de base chez les femmes, soit, l’énergie dépensée par le corps au repos, est aussi inférieur à celui des hommes lorsque la température descend en dessous de 20°C.

Des normes conçues pour les hommes

L’inconfort thermique ressenti par les femmes est aussi attribué à des normes thermiques conçues par des hommes pour des hommes, comme le soulignent les journalistes. Par exemple, une étude publiée en 2015 a démontré que la norme de climatisation dans les immeubles de bureaux est basée sur une formule développée dans les années 1960, en fonction du métabolisme et de la tenue vestimentaire des hommes. Cette norme est basée sur le métabolisme d’un homme de 40 ans pesant 70 kg et portant un costume. Le métabolisme moyen des femmes, mesuré par les chercheurs, était de 20 à 32% plus bas que la norme utilisée pour régler la climatisation. La différence est encore plus marquée chez les femmes plus âgées, étant donné que le métabolisme ralentit avec l’âge.

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Thierry Gaillard avec source: Le Monde.
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