L’étude sur le sommeil et sa relation avec les risques cardiovasculaires de Jean-Philippe Empana et son équipe
Jean-Philippe Empana, en collaboration avec d’autres chercheurs, a mené une étude sur les risques d’accidents cardiovasculaires (syndrome coronaire aigu ou accident vasculaire cérébral) en relation avec cinq éléments du sommeil, à savoir :
– la durée du sommeil chaque nuit ;
– le chronotype, c’est-à-dire être du matin ou du soir ;
– la fréquence des insomnies ;
– les somnolences excessives en journée ;
– les apnées du sommeil.
Ces cinq éléments ont été rassemblés dans un score unique. Chaque élément a été évalué par un questionnaire spécifique et contribuait à 1 point lorsqu’il était optimal et à 0 point dans le cas contraire. Ainsi, le score global pouvait varier de 0 à 5, un score optimal correspondant à 7 à 8 heures de sommeil par nuit, être du matin, ne pas souffrir d’insomnies, d’apnées ni de somnolence excessive en journée.
Ce score a été utilisé dans deux enquêtes de population : l’une réalisée à Paris avec 10 157 individus âgés de 50 à 75 ans, et l’autre à Lausanne (Suisse) avec 6 733 participants de plus de 35 ans. Le score a été calculé initialement puis 2 à 5 ans après. Les événements cardiovasculaires ont ensuite été suivis pendant environ 8 à 10 ans.
En combinant les résultats de ces deux enquêtes, l’analyse confirme que plus le score initial de l’étude est élevé, plus le risque d’accident cardiovasculaire est faible.
Comparativement aux personnes ayant un score de 0-1 (10% des participants), le risque de maladies cardiovasculaires est :
– réduit de 10% pour les participants ayant un score de 2 (21% des participants) ;
– de 19% pour ceux ayant un score de 3 (32%, soit la majorité des participants) ;
– de 38% pour un score de 4 (27% des participants) ;
– de 63% pour ceux ayant le meilleur score de 5 (10% des participants).
L’analyse indique donc que près de 60% des accidents cardiovasculaires pourraient potentiellement être évités si tous les individus avaient un score de sommeil optimal (score de 5).
Évolution du score de sommeil
Une analyse de l’évolution du score de sommeil au cours des 8 à 10 ans de suivi a montré que le sommeil :
– s’est amélioré chez 8% des participants ;
– s’est détérioré chez 11% ;
– est resté stable chez la majorité des participants (2/3 d’entre eux ont maintenu un score égal ou supérieur à 3).
Le risque de survenue de maladies cardiovasculaires a diminué de 16% pour chaque point de score gagné au fil du temps, quelle que soit la composante du score qui a été améliorée. « Chacune semble avoir autant d’importance que les autres », souligne Aboubakari Nambiema, coauteur.
Ces « cinq composantes du sommeil ont un poids presque équivalent dans l’association avec le risque d’accidents coronariens et d’accidents vasculaires cérébraux, et l’amélioration de l’une d’elles au fil du temps peut apporter un bénéfice significatif », concluent les chercheurs.
Les stratégies proposées par la thérapie cognitivo-comportementale pour le traitement de l’insomnie, les classes de médicaments utilisées contre l’insomnie, comment agissent la valériane, la camomille, la passiflore, la lavande et autres pour le sommeil, et le test pour savoir si vous êtes dépendant(e) aux anxiolytiques (Xanax, Lexomil…) et/ou aux somnifères.
Pour plus d’informations, vous pouvez consulter les références ci-dessous.
Les collaborateurs de cette étude sont notamment Aboubakari Nambiema, Quentin Lisan, Julien Vaucher, Marie-Cecile Perier, Pierre Boutouyrie, Nicolas Danchin, Frédérique Thomas, Catherine Guibout, Geoffroy Solelhac, Raphael Heinzer, Xavier Jouven, Pedro Marques-Vidal.
Source : Thierry Gaillard avec sources : Inserm, European Heart Journal.
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