Le microbiote et la dépression : des liens détaillés par deux nouvelles recherches
Deux recherches récentes ont été dévoilées en décembre 2022 dans la revue scientifique « Nature Communications », apportant des précisions sur les relations existantes entre le microbiote et la dépression.
Dirigée par Jos A. Bosch, cette étude, menée au sein du département de psychologie de l’Université d’Amsterdam, jette un regard nouveau sur les interactions entre la composition du microbiote et les manifestations de la dépression chez un échantillon de 1054 individus.
Leurs découvertes ont permis d’identifier douze types de bactéries ou groupes de bactéries dont les proportions étaient associées aux symptômes dépressifs. Ces bactéries sont reconnues pour leur capacité à produire des substances comme le butyrate ou des neurotransmetteurs tels que le glutamate, la sérotonine et le GABA, tous jouant un rôle crucial dans les mécanismes de la dépression.
Une seconde étude confirme ces liens
Une autre étude, impliquant cette fois 3211 personnes issues de différentes ethnies, a démontré qu’un microbiote présentant une diversité bactérienne réduite, ou dont certaines espèces bactériennes étaient sous-représentées, était associé à une prévalence plus élevée de symptômes dépressifs et à la dépression. Cette corrélation était aussi significative que celle existant avec des facteurs de risque avérés de la dépression, comme le tabagisme, la consommation d’alcool, le manque d’activité physique et l’excès de poids.
Des travaux antérieurs menés sur la même population avaient déjà mis en évidence des variations ethniques tant dans la composition du microbiote que dans la survenue de la dépression. Cependant, les relations entre ces deux aspects n’avaient pas encore été explorées.
Les résultats actuels révèlent que les « différences ethniques significatives en termes de dépression semblent être liées aux différences ethniques dans le microbiote », a conclu Jos Bosch. Il ajoute : « Nous ne comprenons pas encore précisément pourquoi. Cette corrélation n’est pas attribuable à des variations de mode de vie, comme le tabagisme, la consommation d’alcool, le poids ou l’activité physique, et mérite d’être approfondie. Par exemple, l’alimentation pourrait être un facteur influent. »
Nouveaux horizons pour le traitement et la prévention de la dépression
« Maintenant que nous avons identifié quelles perturbations du microbiote sont associées à la dépression, de nouvelles pistes se dessinent pour le traitement et la prévention de cette maladie », déclare Anja Lok, chercheuse au département de psychiatrie des Amsterdam University Medical Centers et co-auteure de l’étude.
Thierry Gaillard
N’hésitez pas à suivre Thierry Gaillard sur nos réseaux sociaux
0 commentaires