Prescrire: 16 médicaments psychiatriques à éviter en 2023

16 médicaments psychiatriques à éviter selon Prescrire (bilan 2023)

Dépression et traitements médicamenteux

La dépression

« Il est important de noter que tous les médicaments prescrits pour traiter la dépression ne sont pas égaux en termes de risques et d’efficacité. Bien que ces médicaments aient généralement une efficacité modeste et peuvent prendre du temps à agir, certains présentent des risques plus importants que d’autres. Il est donc préférable de choisir des antidépresseurs dont les effets secondaires sont bien connus et ont fait l’objet d’une longue observation. »

Le médicament appelé agomélatine (aussi connu sous le nom de Valdoxan) n’a pas démontré une efficacité supérieure à celle d’un placebo, mais a été associé à des risques d’hépatite, de pancréatite, de suicide, d’agressivité, de rhabdomyolyse et de lésions cutanées graves, y compris le syndrome de Stevens-Johnson.

Les antidépresseurs citalopram (également appelés Seropram, Celexa) et escitalopram (ou Seroplex, Lexapro, Cipralex, Sipralexa), qui sont des inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine (IRS), sont associés à un risque accru de prolongation de l’intervalle QT sur l’électrocardiogramme, de torsades de pointes et de mort subite par rapport à d’autres antidépresseurs IRS. Ils sont également associés à des surdoses plus graves.

La duloxétine (Cymbalta, Yentreve, Xeristar, AriClaim), le milnacipran (Milnacipran Arrow, Ixel, Savella) et la venlafaxine (Effexor LP) sont des inhibiteurs de la recapture de la sérotonine et de la noradrénaline. Ils présentent les mêmes effets secondaires que les antidépresseurs IRS, ainsi que des troubles cardiaques liés à leur activité noradrénergique, tels que l’hypertension, la tachycardie, les troubles du rythme cardiaque, la prolongation de l’intervalle QT sur l’électrocardiogramme et, dans le cas de la venlafaxine, un risque élevé d’arrêt cardiaque en cas de surdose. La duloxétine peut également causer des hépatites et des réactions d’hypersensibilité avec des lésions cutanées graves, y compris le syndrome de Stevens-Johnson.

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L’eskétamine (Spravato), une solution pour pulvérisation nasale, a une efficacité très incertaine dans le traitement des dépressions résistantes et des dépressions avec un risque élevé de suicide. Ses effets secondaires neuropsychiques sont fréquents, incluant des syndromes de dissociation. Un risque accru de suicide a été signalé dans les semaines suivant le traitement. Il est probable que l’eskétamine entraînera des addictions et un usage abusif. Dans ces situations cliniques difficiles, il est plus sûr de ne pas compter sur l’eskétamine et d’envisager d’autres options moins dangereuses, même si leur efficacité clinique est incertaine, comme la psychothérapie, parfois avec hospitalisation, l’augmentation de la dose de l’antidépresseur ou le changement de classe d’antidépresseur.

La tianeptine (ou Stablon), n’a pas montré une efficacité supérieure à celle d’un placebo, mais a été associée à des risques d’hépatite, de lésions cutanées graves, parfois mortelles, y compris des éruptions bulleuses, et de toxicomanie.

Anxiété et traitement

L’anxiété

« L’étifoxine (ou Stresam), n’a pas démontré une efficacité supérieure à celle d’un placebo dans le traitement de l’anxiété, mais peut causer des hépatites et des réactions d’hypersensibilité graves, y compris le syndrome d’hypersensibilité multiorganique (également appelé Dress), le syndrome de Stevens-Johnson et le syndrome de Lyell. En France, ce médicament n’est plus remboursé par la Sécurité sociale depuis la fin de 2021. Lorsqu’un anxiolytique est nécessaire, une benzodiazépine pour une durée la plus courte possible est un meilleur choix. Il est recommandé de discuter dès le début avec le patient des conditions et des modalités d’arrêt du médicament afin de réduire les risques liés à un usage prolongé. »

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Troubles cognitifs et traitement

Les troubles cognitifs

« Le Ginkgo biloba (ou Tanakan), utilisé pour traiter les troubles cognitifs chez les personnes âgées, n’a pas démontré une efficacité supérieure à celle d’un placebo. Cependant, il peut exposer les patients à des risques d’hémorragies, de troubles digestifs ou cutanés, de convulsions, de réactions d’hypersensibilité et peut-être de troubles du rythme cardiaque. »

« Le piracétam (ou Nootropyl), un « psychostimulant », est autorisé dans diverses situations cliniques, dont les vertiges, les déficits cognitifs et neurosensoriels chez les personnes âgées, la dyslexie chez les enfants et les myoclonies d’origine corticale. Cependant, dans ces situations, le piracétam n’a pas démontré d’efficacité clinique, mais peut causer des hémorragies, de la nervosité, de l’agitation et une prise de poids. Dans les cas de vertiges, de déficits cognitifs et neurosensoriels et de dyslexie, aucun médicament n’a montré un rapport bénéfices-risques favorable. Dans les cas de myoclonies d’origine corticale, l’acide valproïque (ou Dépakine) et le clonazépam (ou Rivotril), deux antiépileptiques, sont des options. »

Maladie d’Alzheimer et traitement

La maladie d’Alzheimer

« Les médicaments actuellement disponibles pour traiter la maladie d’Alzheimer ont une efficacité minime et transitoire. Ils sont difficiles à gérer en raison de leurs effets secondaires disproportionnés et sont associés à de nombreuses interactions médicamenteuses. Aucun de ces médicaments n’a démontré une efficacité pour ralentir la progression vers la dépendance et ils peuvent entraîner des effets secondaires graves, parfois mortels. De plus, ils sont utilisés sur une longue durée et sont impliqués dans de dangereuses interactions médicamenteuses. Il est donc essentiel de se concentrer sur l’aide à l’organisation du quotidien, à maintenir l’activité, à accompagner et à soutenir l’entourage du patient. »

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« En France, chez les patients qui étaient régulièrement exposés à au moins un de ces médicaments, il n’y a pas eu d’augmentation des actes de soins, ni d’augmentation du nombre de patients exposés à un psychotrope après l’arrêt de leur remboursement par la Sécurité sociale. »

Sevrage tabagique et traitement

Le sevrage tabagique

« La bupropione (ou Zyban), un médicament amphétaminique autorisé pour le sevrage tabagique, n’est pas plus efficace que la nicotine, mais peut causer des troubles neuropsychiques (y compris l’agressivité, la dépression, les idées suicidaires), des réactions allergiques parfois graves (y compris les angiœdèmes, le syndrome de Stevens-Johnson), une dépendance, et des malformations cardiaques congénitales si elle est utilisée pendant la grossesse. Pour l’aide médicamenteuse au sevrage tabagique, la nicotine est un meilleur choix, malgré ses limites. »

Les informations supplémentaires peuvent être trouvées en recherchant les termes mentionnés.

Source : Thierry Gaillard et Prescrire. N’hésitez pas à suivre Thierry Gaillard sur nos réseaux sociaux

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Thierry Gailard

Auteur

Thierry Gailard, avec son riche parcours en tant que psychologue clinicien, se présente aujourd'hui comme une voix authentique et éclairée dans le monde de la psychologie sur notre site. Fort de plusieurs années d'expérience en cabinet, Thierry a consacré sa carrière à comprendre et à soigner l'esprit humain. Aujourd'hui retraité de la pratique clinique, il se consacre à partager ses connaissances et son expertise à travers des articles accessibles et instructifs. Ses écrits s'adressent aussi bien aux novices qu'aux connaisseurs, offrant des perspectives uniques et des explications claires sur divers sujets psychologiques. De la psychologie du développement à la neuropsychologie, en passant par la psychologie sociale, Thierry Gailard aborde une multitude de thèmes avec une approche pédagogique et empathique. Son objectif est de rendre la psychologie compréhensible et utile pour tous ceux qui cherchent à mieux comprendre les processus mentaux, les émotions et le comportement humain.

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