Le statut de « coach » n’est pas soumis à une régulation stricte
Contrairement à d’autres professions comme celle de psychothérapeute, le titre de « coach » n’est pas soumis à une régulation rigoureuse. Il est possible de se proclamer « coach » après avoir suivi une courte formation dont le contenu peut parfois être vague, souligne l’UFC-Que Choisir.
Cela dit, les personnes se disant « coach » sont tenues de respecter les principes de base en matière de pratiques commerciales.
La Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) a mené une enquête en 2021 et 2022 sur les pratiques des personnes se disant « coach », des centres de formation, et sur internet. L’enquête a particulièrement ciblé ceux qui se spécialisent dans l’équilibre physiologique ou mental (gestion du stress, perte de poids, lutte contre certaines addictions…), les « coachs de vie » et « coachs en développement personnel », y compris ceux qui n’utilisent pas explicitement le terme « coach ». Une attention particulière a été portée aux offres destinées aux personnes âgées.
Il en ressort que 80% des professionnels contrôlés avaient des pratiques problématiques.
Les problématiques constatées
Parmi ces professionnels, environ 20% utilisaient des pratiques commerciales trompeuses pouvant induire les consommateurs en erreur. Par exemple, certains mettaient en avant des qualifications qu’ils ne possédaient pas, comme un diplôme pour un magnétiseur, ou entretenaient une confusion avec le secteur médical en utilisant des termes spécifiques à ce secteur (« consultation », « docteur »). Certains prétendaient pouvoir traiter des maladies comme la fibromyalgie et les tendinites, ou se spécialisaient dans la lutte contre des troubles du comportement qui nécessitent un suivi médical. Ces pratiques peuvent avoir des conséquences graves pour les consommateurs, comme la perte d’une chance de traitement médical, indique la DGCCRF.
Plus de la moitié des professionnels contrôlés ne respectaient pas la réglementation concernant l’information et la remise de documents aux consommateurs : manque d’information sur les prix, absence de remise de note pour les prestations supérieures à 25 €, ou clauses abusives dans les contrats.
L’enquête a également relevé que les formations proposées par les centres de formation étaient souvent coûteuses, de durée très variable (de quelques heures à quelques jours), avec un contenu parfois obscur. À l’issue de ces formations, des attestations aux appellations diverses étaient remises aux participants, présentées à tort comme des diplômes ayant valeur de qualification.
Enfin, des pratiques liées à la mauvaise utilisation de données médicales (demande d’analyses sanguines du consommateur) ou pouvant s’apparenter à des dérives sectaires ont également été constatées et signalées aux administrations compétentes.
Recommandations de la DGCCRF
La DGCCRF encourage les consommateurs à être vigilants, à se renseigner sur les compétences et titres des professionnels, et à demander des preuves des qualifications mises en avant par les professionnels.
En cas de problème avec un professionnel, les consommateurs peuvent le signaler sur le site SignalConso. En cas de litige contractuel, ils peuvent prendre contact avec le professionnel concerné et, si aucune solution n’est trouvée, faire appel au médiateur de la consommation compétent (les professionnels sont tenus de souscrire à ce service).
Thierry Gaillard
Sources : DGCCRF, UFC-Que Choisir.
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