Étude sur les effets de l’escitalopram, un antidépresseur couramment prescrit
Une équipe de chercheurs s’est penchée sur les impacts de l’escitalopram, un médicament antidépresseur largement utilisé, également connu sous les noms de Seroplex, Lexapro, Cipralex et Sipralexa. Cet antidépresseur fait partie d’une catégorie de médicaments appelés inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine (ISRS) et est l’un des plus couramment prescrits. Pour évaluer les effets de cette substance, les chercheurs ont utilisé une série de tests cognitifs.
Evaluation des effets cognitifs de l’escitalopram
Les tests menés dans le cadre de cette recherche ont été conçus pour évaluer deux types de cognition : la cognition « froide », qui n’implique pas d’émotion (inhibition, flexibilité cognitive, mémoire) et la cognition « chaude », qui implique l’affectivité (prise de décision, apprentissage par renforcement). Ces tests ont été réalisés sur des individus non déprimés afin de distinguer l’effet de l’antidépresseur de celui de la dépression.
Barbara Sahakian et Christelle Langley, en collaboration avec des collègues des universités de Cambridge et de Copenhague, ont dirigé cette étude sur 66 volontaires. Ces derniers ont reçu soit 20 mg d’escitalopram, soit un placebo pendant au moins 21 jours.
Résultats de l’étude sur l’escitalopram
Il a été observé que l’escitalopram réduisait la sensibilité au renforcement par rapport au placebo. En revanche, aucune autre différence significative n’a été notée entre les groupes pour les tâches de cognition « froide » ou « chaude ».
Les chercheurs ont interprété cette réduction de la sensibilité au renforcement comme pouvant être le reflet de l’effet d’émoussement souvent rapporté par les utilisateurs d’antidépresseurs ISRS.
Comme le souligne Barbara Sahakian, « l’émoussement émotionnel est un effet secondaire courant des antidépresseurs ISRS. D’une certaine manière, c’est peut-être leur mode d’action : ils atténuent une partie de la douleur émotionnelle ressentie par les personnes souffrant de dépression, mais, malheureusement, il semble qu’ils enlèvent aussi une partie du plaisir ».
L’escitalopram parmi les antidépresseurs à éviter
Selon la revue Prescrire, l’escitalopram fait partie des 8 antidépresseurs à éviter. La raison invoquée est que ces médicaments présentent des risques graves supérieurs à d’autres antidépresseurs, sans offrir une efficacité supérieure. En effet, les médicaments contre la dépression ont généralement une efficacité modeste et leur action est souvent lente à se manifester.
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