Comment procéder pour un sevrage long des antidépresseurs

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Le sevrage des antidépresseurs peut être très long : comment procéder

Les défis du sevrage des antidépresseurs

Les enquêtes révèlent que la moitié des individus qui cessent leur traitement par antidépresseurs sont confrontés à des symptômes de sevrage sévères, comme le soulignent les auteurs de l’étude.

Quels sont les symptômes du sevrage ?

Les symptômes de sevrage peuvent être particulièrement handicapants et durables pour certains individus. Ils peuvent inclure des étourdissements, des maux de tête, des troubles de la mémoire et de la concentration, des bouleversements émotionnels et des symptômes neurologiques tels que l’hypersensibilité au bruit et à la lumière, des spasmes musculaires et des dysfonctionnements sexuels. Ces symptômes peuvent se prolonger pendant plusieurs années après l’arrêt du traitement. Plus la durée du traitement est longue, plus les symptômes de sevrage sont susceptibles d’être sévères et durables.

La dépendance physique aux antidépresseurs

Les antidépresseurs peuvent entraîner des symptômes de sevrage parce que le cerveau s’adapte à leur présence, créant de ce fait une dépendance physique. Cette dépendance peut se manifester même sans qu’il y ait un sentiment d’euphorie, un état de manque ou de compulsion, généralement associés à la notion de « dépendance ». Quand l’individu cesse de prendre des antidépresseurs, le cerveau ressent un manque du médicament, ce qui se traduit par des symptômes de sevrage. Ces symptômes peuvent durer des mois, voire des années, le temps que le cerveau s’adapte à l’absence du médicament.

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Le sevrage peut provoquer des symptômes émotionnels tels que l’anxiété, la dépression, des crises de larmes et des crises de panique. Ces symptômes sont souvent mal interprétés comme étant une rechute du trouble mental initial. Il arrive également souvent que les médecins ne reconnaissent pas la fréquence et la gravité des symptômes de sevrage, les confondant avec une rechute. Cette situation peut amener des individus ayant commencé à prendre des antidépresseurs suite à un événement stressant particulier, comme une perte d’emploi, un divorce ou une maladie physique, à penser qu’ils souffrent d’une maladie chronique avec rechute, ce qui n’est pas le cas.

Des recommandations qui commencent à évoluer

Les recommandations du National Institute for Health and Care Excellence (NICE) britannique et du Royal College of Psychiatrists du Royaume-Uni sur la manière d’arrêter les antidépresseurs en toute sécurité ont récemment subi des modifications significatives. Désormais, leurs directives préconisent une réduction progressive des antidépresseurs sur plusieurs mois, voire plusieurs années, jusqu’à atteindre des doses très faibles. Comme ces doses sont bien inférieures à celles que l’on peut obtenir avec les comprimés couramment disponibles, les directives recommandent l’utilisation de versions liquides des médicaments (bien que des comprimés spécialement conçus pour des doses plus faibles soient également une option).

L’approche recommandée pour la réduction progressive des doses est appelée « hyperbolique ». Elle repose sur le fait que de très petites doses d’antidépresseurs ont des effets significatifs sur le cerveau. C’est souvent la raison pour laquelle les derniers milligrammes d’un médicament sont les plus difficiles à éliminer. Afin de tenir compte des effets plus importants sur le cerveau à des doses plus faibles, les réductions de dose doivent être de plus en plus petites au fur et à mesure que les doses diminuent, de sorte que les individus ne réduisent que de 10% ou 25% leur dose la plus récente. Des études démontrent que cette technique peut aider les individus qui n’étaient pas en mesure d’arrêter leurs médicaments avec les approches traditionnelles à le faire en toute sécurité.

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Mais ce n’est pas le cas partout

Malheureusement, d’autres pays, comme l’Australie et les États-Unis, n’ont pas encore actualisé leurs recommandations et continuent de préconiser un arrêt relativement rapide des antidépresseurs. Les personnes concernées peuvent ainsi subir des symptômes sévères de sevrage et conclure à tort qu’elles ne peuvent pas arrêter leur traitement.

Les difficultés rencontrées par de nombreuses personnes lorsqu’elles tentent d’arrêter les antidépresseurs mettent en évidence la nécessité d’être beaucoup plus prudent dans la prescription de ces médicaments. Les lignes directrices du NICE recommandent que les antidépresseurs ne soient pas proposés comme premier choix de traitement dans les cas de dépression légère. Même en cas de dépression sévère, les directives recommandent désormais huit alternatives non médicamenteuses, notamment la thérapie de résolution de problèmes, l’exercice physique et diverses autres formes de thérapie.

Pour plus d’informations sur les antidépresseurs, vous pouvez consulter d’autres sources. Source : The Conversation UK. N’hésitez pas à suivre Thierry Gaillard sur nos réseaux sociaux

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Thierry Gailard

Auteur

Thierry Gailard, avec son riche parcours en tant que psychologue clinicien, se présente aujourd'hui comme une voix authentique et éclairée dans le monde de la psychologie sur notre site. Fort de plusieurs années d'expérience en cabinet, Thierry a consacré sa carrière à comprendre et à soigner l'esprit humain. Aujourd'hui retraité de la pratique clinique, il se consacre à partager ses connaissances et son expertise à travers des articles accessibles et instructifs. Ses écrits s'adressent aussi bien aux novices qu'aux connaisseurs, offrant des perspectives uniques et des explications claires sur divers sujets psychologiques. De la psychologie du développement à la neuropsychologie, en passant par la psychologie sociale, Thierry Gailard aborde une multitude de thèmes avec une approche pédagogique et empathique. Son objectif est de rendre la psychologie compréhensible et utile pour tous ceux qui cherchent à mieux comprendre les processus mentaux, les émotions et le comportement humain.

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