Chiffres alarmants d’intoxications aux opioïdes au Québec au 3e trimestre 2022

Au cours du troisième trimestre de l’année 2022, l’Institut National de Santé Publique du Québec (INSPQ) a recensé 144 décès, 330 passages aux urgences et 103 appels à l’organisme du Centre antipoison du Québec (CAPQ) pour des intoxications potentiellement liées aux opioïdes. Dans le même temps, on compte 5 885 délivrances de naloxone, un antidote contre les opioïdes, en pharmacie.

La crise des opioïdes au Québec : un phénomène inquiétant

L’été 2014 a marqué le début de la première vague d’intoxications au fentanyl, un puissant opioïde, dans les rues de Montréal, selon Christopher Kucyk, formateur et conseiller auprès du programme PROFAN 2.0. Ce programme propose des formations sur la prévention des overdoses. A cette époque, plusieurs overdoses ont été enregistrées en l’espace de deux semaines suite à la circulation d’une mauvaise qualité de fentanyl. Cependant, Kucyk estime que la crise actuelle a véritablement commencé avec le début de la pandémie.

Des statistiques inquiétantes liées aux overdoses au Québec

D’après les chiffres du Bureau du coroner au Québec (BCQ), entre janvier 2019 et juillet 2022, on dénombre 1258 décès causés par une overdose. La plupart des victimes étaient des hommes âgés de 40 à 59 ans. Durant la première année de la pandémie, le BCQ a constaté une augmentation d’environ 25 % des décès potentiellement ou probablement liés à une intoxication par des drogues par rapport à l’année précédente.

Augmentation de la distribution de naloxone à Montréal

Les données de la Direction régionale de santé publique de Montréal (DRSP) indiquent que la distribution de naloxone, un médicament qui inverse temporairement les effets d’une overdose d’opioïdes, a augmenté d’au moins 63 % à Montréal entre l’année précédant la pandémie et l’année dernière.

Apparition de nouvelles substances sur le marché des drogues

En plus du fentanyl, d’autres substances commencent à circuler au Québec. C’est le cas du carfentanil qui est 4000 fois plus puissant que l’héroïne et 100 fois plus puissant que le fentanyl, selon La Presse canadienne. Dominique Gagné-Giguère, intervenant pour l’organisme montréalais Méta d’Âme, explique que la pandémie a engendré l’arrêt des importations de substances étrangères. Les gens se sont alors tournés vers des produits locaux de composition douteuse, rendant plus difficile de savoir ce qu’ils consommaient.

Des sites d’injection supervisée à Montréal

À Montréal, il existe trois sites fixes de services d’injection supervisée (SIS) ainsi qu’une unité mobile. Ces services permettent aux consommateurs de drogues injectables de le faire de manière sécurisée. L’INSPQ tient à rappeler que face à une personne présentant les symptômes d’une overdose, il faut appeler immédiatement le 911. Il s’agit d’une urgence médicale.

Des vidéos expliquant comment administrer la naloxone sont disponibles sur le site de l’INSPQ. Pour plus d’informations, vous pouvez consulter d’autres sources.

Sources : INSPQ, La Presse canadienne (Le Devoir). N’hésitez pas à suivre Thierry Gaillard sur nos réseaux sociaux